Abstract:
A travers l’étude historique que nous avons effectué, le témoignage lointain des
civilisations antiques, on peut affirmer que les lieux sacrés ont joué depuis la nuit des temps un
rôle très important dans l’édification de ces civilisations, leurs structuration ainsi que dans la
définition de leurs identité architecturale qui est le reflet de leurs culture, tradition, rite et mythe
qui fixent leurs identité. En passant d’une civilisation à une autre les styles architecturaux
changent, nous innovons en fonction des croyances de cette dernière, les sociétés ne
cherchaient pas à reconstruire le passé mais bien plutôt à y puiser une légitimité pour justifier
les conduites, néanmoins les lieux sacrés restent toujours présent représentant un véritable
guide dans leurs vie, des temples aux pyramides en passant par les palais et les mosquées, on
retrouve cette interprétation et expression du rapport de la raison divine et le cosmos.
L’architecture des lieux sacrés donne à voir le contenu du message divin en mettant en
évidence des formes et des proportions qui sont en correspondance avec le cosmos et qui en
sont une clé d’intelligibilité, elles sont des guides de l’humanité. Dans toutes ces civilisations
antiques, le sacré a toujours était présent, il vivait à travers les Dieux divins qui ordonnaient
l’existence humaine, leurs traditions culturelles établissaient le rapport entre le cosmos et le
l’au-delà, la singularité de ces croyances surnaturelles définissait leurs identité. La civilisation
islamique quant à elle a marqué son identité par l’unité de Dieu, le sacré s’est manifesté dans
l’abstraction de ce monothéisme. Aujourd’hui l’homme tend à perdre son identité architecturale, tout ce qui le relie à sa
culture, ses traditions et ses origines, ce qui donne un sens à sa vie et une structuration, les lieux
sacrés cèdent devant la ville envahissante, des espaces se perdent, l’air se pollue et notre
science persiste à humaniser la nature par la machine en la désacralisant et lui arrachant toutes
trace de sacralité à se demander s’il faut absolument copier l’ancien pour retrouver notre identité
perdue. Cette question n’est pas anodine, en voulant conserver un lien avec le passé on tombe
dans le cliché, et si l’ancien est à prendre en compte, il ne doit en aucun cas être un frein à la
création de l’architecture dont nous avons besoin aujourd’hui pour nous développer, sinon ça
serait denier les progrès et l’interrogation sur l’avenir. Accepter l’architecture contemporaine c’est
probablement accepter de faire face à l’avenir en refusant une architecture standardisée et
fonctionnelle « passe partout » qui ne renvoie à aucune identité architecturale et qui font de nos
jours des entrés de la ville de vaste friches commerciales, c’est également refuser une lente mais
inexorable dégradation de tout un cadre de vie. VALERY Paul disait 54: « La véritable tradition
dans les grandes choses, ce n’est pas de refaire ce que d’autres ont fait, mais c’est de
comprendre l’esprit qui fait ces choses et en ferait de toutes autres en d’autres temps »55. Les
sociétés de nos jours doivent arrêter d’imiter autrui sans se poser les bonnes questions à propos
des conséquences que sa aura sur leurs vie, cette perte de l’identité qui est devenue un fléau
dont tout le monde n’est pas encore conscient, nous nous rendons pas souvent compte de notre désorientation, du chaos qui s’installe dans nos villes c’est pour cela que la sensibilisation des
sociétés doit être le premier pas pour qu’elle soient enfin consciente, qu’avoir une identité
architecturale mettra de l’ordre dans leurs vie et les distinguera des autres sociétés, car ce
problème n’est pas uniquement celui des architectes mais il concerne bien toutes les populations.
Il serait peut être bon de ne plus limiter l’architecture aux architectes et de l’inculquer dès le jeune
âge pour ancrer cette discipline dans toute éducation !