Diagnostic écologique et biologique des Odonates des milieux humides de la région de Béjaia

Abstract

Le but de cette étude est de déterminer la structure et la composition de la faune odonatologique des zones humides de la région de Bejaia, peu étudiée jusqu'à présent. Cette étude cherche à acquérir une meilleure connaissance sur les Odonates qu’abrite ce vaste territoire de 3268 km2. Elle est conduite dans des sites de grande importance écologique, tels que l’Oued Soummam, classé comme site d'importance internationale dans la Convention de Ramsar, le lac Mezaia en tant que partie intégrante du parc national de Gouraya et les mares forestières d’altitude dont certaines restent inconnues du grand public et de la communauté scientifique du fait de leur isolement et de leur difficulté d’accès. Malgré les fortes pressions anthropiques qui pèsent sur ces zones humides, cette étude a enregistré 33 espèces ce qui représente 52 % des espèces déjà connues d'Algérie. Bien qu'aucune d’entre elles ne soit nouvelle pour le pays, l’odonatofaune de la région de Bejaia inclue deux espèces endémiques du Maghreb, à savoir Platycnemis subdilatata et Enallagma deserti. L'analyse de la composition et de la structure de la communauté d’odonates de la région, montrent qu'elle est principalement d'origine Paléarctique et montre une prédominance d'éléments Méditerranéens. Néanmoins, nous avons noté une présence significative de taxons afro-tropicaux. Cette expansion vers le nord de ces taxons témoigne du réchauffement climatique. Dans le système hydrographique de Bejaia, les Anisoptères dominent en nombre d'espèces, tandis que les Zygoptères dominent en nombre d'individus. Les biotopes les plus appropriés pour l'installation et le développement des Libellules, restent les milieux lentiques les plus ouverts et les plus ensoleillés. Certaines espèces généralistes peuvent tolérer un large éventail de conditions tandis que d'autres sont spécialisées et très sensibles à leur environnement. Un groupe de quatre taxons omniprésents (Ischnura graellsii ; Anax imperator ; Orthetrum cancellatum et Sympetrum fonscolombii), semble indifférent aux conditions prévalant dans les différents biotopes.