Abstract:
L’apparition des nouvelles théories de la croissance endogène a été à l’origine de la reconsidération de l’état de santé en tant que facteur déterminant de la croissance et du développement des nations. Selon l’actif naturel considéré, un
changement de la qualité de celui-ci est plus ou moins déterminant de l’état de santé général des populations. C’est donc d’un enjeu en termes de facteurs de croissance et de développement que relève la protection des actifs naturels. En faisant abstraction de l’incertitude qui règne autour des connaissances inhérentes à l’évolution des “capacités de charge“ des actifs environnementaux, il faut reconnaître que la mise en oeuvre du procédé de “l’internalisation des externalités“ qui constitue la solution préconisée par la théorie économique standard aux problèmes environnementaux, conduit à une situation socialement et écologiquement plus efficace. Cependant, la mise en oeuvre de ce procédé théorique nécessite que soient connus les fonctions du coût qu’inflige la pollution et du bénéfice qu’elle procure. Nous avons essayé de mettre à l’oeuvre deux méthodes d’évaluation monétaire des gains de morbidité escomptés de l’amélioration de la qualité de l’air. Ces deux méthodes sont issues de deux approches fondamentalement différentes. La méthode du coût économique de la maladie qui se fonde sur une approche par les fonctions “dose réponse“ et la méthode d’évaluation contingente qui se fonde sur une approche par le “consentement à payer“. Si chaque méthode se heurte aux limites propres à l’approche dont elle est issue, les avantages de chaque approche sont également spécifiques. Cette spécificité rend les deux approches complémentaires en matière de politiques de protection de l’environnement dont l’évolution affectera dans différentes mesures mais certainement celle de ce facteur déterminant de la croissance qu’est l’état de santé général de la population.