Abstract:
La gestion des services publics de distribution de l’eau est l’une des tâches les plus complexes qui incombe aux autorités publiques vu les enjeux parfois contradictoires auxquels elle doit répondre (enjeux économiques et financiers, sociaux et environnementaux). La valorisation des instruments économiques, à leur tête la tarification, permet dans une large mesure de répondre à ces enjeux. En Algérie, les tarifs de l’eau potable ont presque de tout temps été très en deçà aux coûts réellement supportés donnant lieu ainsi à de fortes subventions, souvent justifiées au nom de l’équité et qui ont conduit à un gaspillage effréné de la ressource, à une qualité de service médiocre et à une dégradation des infrastructures faute d’une récupération appropriée des coûts engagés. En effet, et depuis l’indépendance, l’Algérie a toujours répondu à la pression de la demande par la réalisation d’infrastructures (barrages, transferts, stations de dessalement, etc.) dont la majorité sont financées sur concours définitifs. La volonté affichée ces dernières années par les pouvoirs publics de réduire les subventions attribuées au secteur qui s’est traduit notamment par l’augmentation des tarifs en 2005 dans le sillage des réformes engagées, nous a amené à s’interroger sur les niveaux actuels de participation des usagers dans le recouvrement des dépenses inhérentes aux services de distribution de l’eau. L’étude menée auprès de l’établissement Algérienne des Eaux a montré toutefois que nous n’avons pas encore rompu avec les pratiques du passé et les taux de subvention sont toujours très élevés et surtout concernent toutes les catégories d’usagers et tranches de consommation. Ce qui peut de ce fait compromettre sérieusement la durabilité et la viabilité à moyen et long terme des services de distribution de l’eau.