Abstract:
La charge virale (CV) du VIH-1 mesure l’intensité de la réplication, plus elle est élevée, plus la
diminution des LT CD4 est rapide. Le traitement antirétroviral (ARV) vise à obtenir une CV inferieure à
un seuil de détection (≤ 50 copies /ml). La persistance d’une réplication virale sous traitement conduit à un
échec virologique dû au développement de la résistance virale, puis à l’échappement viral au traitement
responsable de la diminution du taux des LT CD4 et finalement de la progression clinique de l’infection.
L’objectif de ce travail vise essentiellement à analyser la CV des patients séropositifs (PVIH) suivis en
Algérie, et étudier l’échec virologique au traitement ARV. L’étude a porté sur 2488 patients recrutés entre
le 09/11/2010 et le 29/04/2015, venant de différentes régions du territoire national, appartenant à
différentes tranches d’âge et des deux sexes. La mesure de la CV se fait par amplification de l’ARN viral
par la RT-PCR en temps réel, en utilisant deux appareils le COBAS® AmpliPrep/COBAS® TaqMan®
HIV-1 et l’Abbott Real Time HIV-1 qui fonctionnent avec deux systèmes automatiques différents. Sur les
2488 PVIH, la répartition selon le sexe est légèrement hétérogène en faveur des hommes avec une sex-ratio
de 1,2. Concernant l’âge, la tranche d’âge la plus touchée se située entre 20 et 50 ans avec une moyenne
d’âge de 38 ans. 1894 PVIH (76,1%) ont effectué une seule CV, pour les 594 PVIH (23,8%) qui sont venus
plus d’une fois. La date de début du traitement ARV n’a été mentionné que dans 170 cas, dont 43 PVIH
sont revenus avant 06 mois et 20 d’entre eux ont vu leur CV devenue indétectable. Pour les 127 PVIH qui
sont revenus après 06 mois, l’échec virologique (CV≥ 50 copies/ml) a été détecté chez 68 d’entre eux. Ces
résultats montrent que les PVIH ne bénéficient pas d’un suivi virologique adéquat et régulier expliqué par
l’absence de laboratoires accessibles dans les différentes régions du pays et la difficulté d’accès à cause de
la distance. L’origine de l’échec virologique est due soit à l’émergence de mutants résistants, ou liée à une
mauvaise observance au traitement ARV. Ce travail, a permis de présenter les résultats concernant le
suivi virologique par la mesure de la CV des patients Algériens infectés par le VIH-1. Face à ces résultats,
il apparait urgent de décentraliser cette technique vers les laboratoires de virologie des autres
établissements de santé. Toutes ces données incitent à l’identification précoce des échecs virologiques par
la mesure de la CV de façon régulière et par conséquence au changement rapide de schémas
thérapeutiques avec des combinaisons efficaces.