Abstract:
Le fardeau économique du cancer du poumon en Algérie a été évalué à travers une étude rétrospective
descriptive réalisée au CHU de Béjaïa. En utilisant la méthode du micro-costing, les données de 52 patients
atteints de cancer du poumon ont été analysées : 20 traités en 2023 et 32 suivis en 2024. Les patients ont
été étudiés selon le stade de la maladie, l'âge, le type de traitement et les caractéristiques cliniques. Le
coût hospitalier direct moyen par patient était de 409 603,03 DA en 2023, avec un coût moyen de 570 306,6
DA pour les patients au stade III et de 347 149,25 DA pour ceux au stade IV. En 2024, la majorité des
patients étaient en début de parcours, ce qui explique un coût moyen plus faible, estimé à 108 231,2 DA
par patient. La chimiothérapie représentait le principal poste de dépense, atteignant jusqu'à 89 % du coût
total chez les patients en stade avancé, suivie des bilans biologiques et des examens d'imagerie. L'analyse
statistique a montré que l'âge avancé, le stade élevé de la maladie et les protocoles de chimiothérapie
coûteux étaient significativement associés à une augmentation des dépenses hospitalières (p < 0,05). Les
patients de plus de 60 ans ont généré un coût moyen supérieur de 289 220 DA par rapport aux plus jeunes
(p = 0,018), tandis que les traitements dépassant 100 000 DA ont entraîné un surcoût de plus de 204 277
DA (p = 0,013). Cette étude met en évidence le poids économique important du cancer du poumon sur les
hôpitaux publics algériens. Les limites incluent un échantillon réduit, le manque de recul sur les cas de
2024, et l'exclusion des coûts indirects et des soins réalisés hors du secteur public. Des recherches futures
devraient inclure plusieurs centres hospitaliers, comparer les coûts entre les secteurs public et privé, et
analyser l'impact économique des nouvelles thérapies comme l'immunothérapie.