Abstract:
De l’indépendance à 1990, l’économie algérienne se définissait par des règles et des mécanismes d’une économie socialiste centralement dirigée. Dans ce climat, la politique monétaire jouissait d’un rôle sommaire dans la gestion de la monnaie où elle est appelée de s’adapter aux objectifs des plans de développement planifiés. Elle assure alors la collecte des ressources internes et externes pour les affecter systématiquement aux besoins de financement éprouvés par les entreprises publiques et le Trésor public. Ces pratiques monétaires ont généré des déséquilibres macroéconomiques multiformes tant au niveau interne qu’externe.
Au cours de la décennie 90, plusieurs changements institutionnels et structurels ont été apportés à l’économie algérienne, notamment ceux relatifs à la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit et la mise en œuvre du plan d’ajustement structurel. Durant cette période, le rôle imprégné à la politique monétaire est la régulation des déséquilibres macroéconomiques. À ce stade, la politique monétaire s’est traduite par une gestion restrictive de l’offre de monnaie et une politique d’austérité budgétaire. Les résultats de ces deux politiques sont qualifiées de satisfaisants sur le plan monétaire par la compression de l’inflation et le retour des équilibres extérieurs. Toutefois, les résultats de la sphère réelle sont loin d’être appréciés (baisse des taux de croissance, montée du chômage et détérioration du niveau de vie des populations).
Le boom pétrolier des années 2000 va, quant à lui ouvrir une nouvelle phase qui permet à l’Algérie de passer en quelques années d’une situation de pénurie de liquidité à une situation d’excès de l’offre de monnaie. Dans ces circonstances, la Banque d’Algérie instaure une politique monétaire prudentielle en s’efforçant à stériliser les sur-liquidités et la répression des spirales inflationnistes en ciblant un taux de 3% à moyen terme. Les taux d’inflation réalisés sont dans la plupart des cas en dessus du taux ciblé dont les causes sont soient endogènes ou exogènes, liées au comportement des agents économiques non bancaires et l’impact de l’inflation importés. Durant cette période, l’aisance monétaire et financière qu’a enregistrée l’Algérie n’a pas été transmise via la politique monétaire dans le financement de l’économie, négativement sur la croissance le taux de chômage.