Abstract:
Les infections nosocomiales ou les infections acquises à l’hôpital touchent plus de 1.4 millions de patients dans le monde. En Algérie comme dans tous les autres pays du monde, ces maladies suscitent autant d’inquiétudes que d’interrogations.
Ayant pour principales causes le manque d’hygiène et le non respect des mesures préventives de bases, les infections nosocomiales sont, de ce fait, les conséquences dramatiques d’une insuffisante qualité des soins. Au-delà du surcoût provoqué par l’allongement de la durée d’hospitalisation et des traitements supplémentaires, les infections nosocomiales représentent un enjeu majeur de santé publique par leur fréquence et leur gravité. La prise de conscience de ce problème a
débouché sur la mise en place de structures destinées à l’étude et à la prévention des infections nosocomiales à l’exemple des Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN). Et d’après notre enquête réalisée auprès des professionnels de santé du CHU de Béjaia, ainsi que de son directeur des affaires médicales et paramédicales, des efforts de prévention et de lutte contre ce fléau sont fournis et une volonté de la part des autorités sanitaires de freiner l’évolution du risque infectieux à l’hôpital est constatée, pourtant, le succès des actions effectuées reste en dessous des objectifs désirés, en raison d’un ensemble d’obstacles qui handicapent son bon déroulement. Les insuffisances financières et matérielles, la défaillance du système d’information du CHU, ainsi que le manque d’outils et d’instruments permettant de mesurer et d’évaluer l’observance de l’application de bonnes pratiques en hygiène hospitalière, sans oublier les carences des cessions de formations consacrées pour ce thème, constituent les principaux facteurs qui freinent la lutte contre ces infections. La collecte systématique des informations sanitaires, leur traitement et leur interprétation, dans la perspective de l’aide à la décision, doit constituer une priorité pour les établissements de santé, et dont la veille sanitaire se voit charger de cette mission. Pour ceci, nous recommandons de consolider intensément la surveillance et l’observance des pratiques des professionnels de santé, en se basant sur la collecte et l’utilisation des données sanitaires, ainsi que la mise en œuvre d'une fonction d'écoute prospective et anticipative de l'environnement hospitalier au sein de l’établissement (cellule de Veille).
