Abstract:
Il s'agit dans ce mémoire d’une tentative d’exploitation de certaines structures inhérentes à l’écriture de l’absurde dans une œuvre maghrébine du XXe siècle, en l'occurrence A L’ombre de soi de Karim Sarroub. Cette étude est destinée à expliciter le fonctionnement de l’écriture de l’absurde, à étudier les formes de sa présence dans ce roman. Le premier chapitre est, en effet, un état de la question dans lequel nous avons tenté de définir le concept de l’absurde. Pour cela, nous avons fait appel aux philosophies existentialistes et aux différentes analyses traitant de l’existence et de la condition humaine. Le deuxième chapitre est une étude détaillée des structures de l’écriture de l’absurde du roman de Sarroub. Notre analyse s’est focalisée sur la problématique du héros et longuement sur la crise du langage. A partir de cette analyse, nous avons déduit que le personnage est dépossédé de toutes les propriétés défendues par les romans dits classiques. Le personnage de Sarroub est absurde; son absurdité se traduit par l’absence d’un vouloir, d’un savoir et enfin par une crise profonde de la communication. Quand au troisième chapitre, nous avons analysé l’aspect formel du roman. Après avoir étudié entre autre l’espace, le temps, la narration et l’intrigue, il s’est avéré qu’effectivement le récit de ce roman présente des éléments qui contribuent à l’écriture du silence. Cette dernière peut être conçue comme une écriture des limites de la représentation. L’absurde ne se manifeste pas dans ce roman uniquement par l’absence de changement et de progrès mais aussi par le silence qui jalonne la totalité du récit : le silence au niveau du personnage ainsi que le silence au niveau du texte