Abstract:
La caille japonaise Coturnix japonica est un petit oiseau appartenant à la famille des Phasianidés et à l’ordre des Galliformes.
Cette espèce a été élevée et domestiquée pour ses différentes caractéristiques faisant d’elle un bon modèle animal de
laboratoire dans le domaine de la Biologie du Développement. Le présent travail vise à donner des explications hypothétiques
aux relations phylogénétiques et à l’origine évolutive qui existent entre la caille japonaise et une espèce apparentée nommée
poulet domestique Gallus domesticus. En effet, cette étude consiste à contribuer par une étude cytogénétique comparative
pour répondre à une question qui reste encore non élucider par les généticiens « quelle est l’espèce la plus ancestrale : la
caille ou la poule ? ». Pour ce faire, le développement embryonnaire de la caille japonaise a été suivi afin d’obtenir des
embryons âgés entre 8 et 12 jours. Dans un second temps, des cultures cellulaires de fibroblastes issus de ces embryons ont
été entreprises dans le but d’obtenir des chromosomes métaphasiques puis d’établir le caryotype en bandes morphologiques
GTG de cette espèce. La comparaison de la morphologie des huit premières paires autosomiques ainsi que les chromosomes
sexuels ZW suggère que l'homologie chromosomique est hautement conservée entre le poulet et la caille japonaise sur la
plupart des chromosomes mis à part l’existence de quelques différences morphologiques (sur les chromosomes 7, 8 et le W).
Cependant, ces différences ont été expliquées par des remaniements intrachromosomiques qui auraient pu se produire au
cours de l’évolution ce qui a été démontré par plusieurs travaux de la littérature. En effet, plus des évènements de
fusion/fission et inversions péricentriques, la formation de néocentromères a été constatée.
Cependant, ces résultats soulèvent d’intéressantes questions d’évolution ce qui nous a permis de conclure que la caille semble
être d’apparition plus récente (Griffin et al., 2007). D’autre part, les arbres phylogénétiques construits à partir de deux gènes
mitochondriaux montrent que le genre Coturnix est plus ancestral que le genre Gallus. En effet, cette énigme ne sera levée
qu’avec des études moléculaires plus approfondies.