Abstract:
Ce travail a porté à la fois, sur l’électrodéposition de MnO2 nanostructuré sur l’acier
inoxydable à partir du sulfate de manganèse MnSO4 H2O, l’étude du comportement anodique
du zinc (métal et poudre) en milieu salin (chlorure d’ammonium NH4Cl), ainsi que sur le
couplage en tant que générateur électrochimique primaire (pile) de Zn (métal et
poudre)/MnO2 (nanostructuré et celui ramené de l’entreprise).
Nous avons procédé à la synthèse de MnO2 nanostructuré par voie électrochimique et
l’influence de plusieurs facteurs a été examinée.
Nous avons utilisé une électrode en acier inoxydable pour obtenir les dépôts électrolytiques
de MnO2. Pour caractériser les conditions de synthèse appliquées, des courbes de voltamétrie
cyclique ont été enregistrées en cours d’électrodéposition de MnO2.
Nous avons utilisé différentes méthodes physiques d’analyse telles que la Diffraction des
rayons X (DRX), la mesure de la surface spécifique (BET), et la microscopie électronique à
balayage MEB couplé avec l’EDX pour identifier la morphologie, la taille et l’analyse
élémentaire de MnO2.
L’étude de l’influence de la température, de la concentration et du pH sur
l’électrodéposition de MnO2 fait ressortir l’obtention d’un meilleur rendement de dépôt aux
valeurs : pH=2 ; [Mn2+]=0.4M et T=80°C.
Des tracés voltamétriques de réduction cathodique ont été réalisés pour du MnO2 (EMD
massif) ramené d’une usine de piles et accumulateurs et du MnO2 nanostructuré
(électrodéposé sur l’acier inoxydable).
Les résultats de la voltamétrie mettent en évidence une cinétique plus rapide dans le cas du
MnO2 nanostructuré.
Les résultats d’impédance électrochimiques mettent en évidence la prédominance d’un
comportement capacitif aux fréquences élevées et d’un comportement diffusionnel aux basses
fréquences avec une résistance au transfert de charge relativement minimale pour le MnO2
synthétisé par rapport à la poudre ramenée d’entreprise.
Les courbes de décharges du MnO2 nanostructuré à intensité constante présentent des
durées de décharge pratiquement plus élevées par rapport au MnO2 ramené de l’entreprise.
Conclusion
70
L’analyse par diffraction des rayons X (DRX) nous a permis d’identifier que le MnO2
synthétisé est de la variété . et de calculer, par le biais de la formule de Scherrer, la taille
moyenne des cristallites (monocristal). Cette dernière est de l’ordre de 10 à 15nm.
Les résultats obtenus par le BET montrent que la surface spécifique du MnO2 synthétisé est
relativement 3 fois plus grande que celle du MnO2 ramené de l’entreprise, ce qui lui approprie
une meilleure réactivité.
L’analyse par microscopie électronique à balayage MEB a permis de mettre en évidence la
structure nanométrique du MnO2 synthétisé (des regroupements de particules en forme
d’aiguilles de l’ordre de quelques nanomètres de longueur (aiguille-rose des sables), par
contre l’EMD présente une structure cristalline sous forme des baguettes de différentes
longueurs.
L’analyse EDX de ces poudres révèle la présence d’oxygène et de manganèse avec un
rapport d’environ 2:1 indiquant que la nature de la poudre est le dioxyde de manganèseMnO2.
Le comportement anodique du zinc en milieu acide NH4Cla été examiné moyennant les
techniques électrochimiques. L’investigation consistait en : la chronopotentiométrie (potentiel
à circuit ouvert), voltamétrie et l’impédance électrochimique. L’observation au microscope
électronique à balayage a été nécessaire pour compléter l’étude.
Le suivi du potentiel à l’abandon des poudres de zinc à différentes granulométries, nous a
permis de conclure que l’effet de corrosion croît en fonction de l’augmentation de la
granulométrie.
Les spectres d’impédance électrochimiques mettent en évidence la prédominance d’un
comportement capacitif aux fréquences élevées et d’un comportement diffusionnel aux basses
fréquences avec une résistance au transfert de charge relativement minimale pour le zinc
<100.m avec absence d’effet diffusionnel pour ce dernier. Pour le zinc métallique, un
processus d’électrode bloquant apparaît.
Les images MEB font bien ressortir la morphologie du zinc (métal et poudre). Les spectres
d’analyse EDX effectuéesur les poudres et la surface du zinc montrent la présence du zinc
pur.
Enfin, nous avons procédé à une illustration pratique de couplage Zn (métal et
poudre)/NH4Cl 0.1M/MnO2 (nanostructuré et celui de l’entreprise), l’électrolyte étant le
même et de même concentration que celui de la pile saline Leclanché.
Conclusion
71
Les piles à cathode de MnO2 synthétisé, de structure nanométrique, présentent une
meilleure performance, tension de débit plus élevée pendant lamême durée de décharge en
comparaison avec celles à cathode au MnO2 massif (d’entreprise de piles). La taille
nanométrique contribue donc mieux à l’amélioration de la performance.
Les piles à anode du zinc métallique présentent une meilleure performance, tension de
débit plus élevées pendant lamême durée de décharge en comparaison avec celles à anode au
zinc en poudre.
Nous soulignons que pour mener les résultats de nos expériences, répondre au souci du
critère de la reproductibilité, il nous a fallu faire preuve constamment de rigueur dans
l’application des conditions expérimentales.
L’investigation menée a permis l’application de nombreuses méthodes expérimentales dont
certaines n’ont pas été traitées dans nos cursus d’enseignements. Donc, ce travail a été très
enrichissant sur le plan complément de formation ; il nous a permis une initiation appréciable
à la recherche.
Il est certain que ce travail demande des développements et approfondissements, dans le
cadre de perspectives, aux fins d’optimisation des procédés et interprétations relatifs à la
synthèse, à l’analyse et à la caractérisation, ceci d’une part, et d’autre part de contribuer
davantage à l’élaboration de mécanismes réactionnels voire de modèles, ainsi qu’à
l’amélioration des applications industrielles.
Par ailleurs, à côté des aspects performance énergétique et économique ou financier, on se
doit d’ajouter l’aspect écologique ou environnemental. L’impact écologique est de toute
première importance aussi. En effet, les générateurs électrochimiques qu’ils soient
rechargeables ou pas constituent des déchets dangereux. Les batteries primaires ou
secondaires non biodégradables peuvent libérer dans l’environnement de nombreux composés
dangereux (liquides, métaux). Certains métaux lourds, persistants dans le temps, sont très
toxiques pour l’environnement mais aussi pour notre santé. Malgré les résultats positifs
obtenus dans ce contexte de respect de l’environnement, des efforts considérables demeurent
à faire tant sur le plan de la recherche que du point de vue applications et gestion
quotidiennes. A titre d’exemple élémentaire, des points de collectes des piles usagées sont
nécessaires, en vue de traitements et recyclage