Abstract:
Cette étude a porté sur l’activité antibactérienne des extraits et des fractions chromatographiques des feuilles et des fruits de
Pistacia lentiscus. Les différents extraits ont été analysés pour leurs teneurs en composés phénoliques ainsi que pour leur activité
antibactérienne. Cette dernière a été réalisée par la méthode de diffusion sur gélose contre trois souches Gram+ (Staphylococcus aureus
ATCC6538, Bacillus subtilis ATCC6633 et Listeria innocua CLIP74915) et trois souches Gram- (Pseudomonas aeruginosa
ATCC27853, Escherichia coli NAR et Klebsiella pneumoniae E47). D’autre part, la concentration minimale inhibitrice (CMI) et la
concentration minimale bactéricide (CMB) des extraits et fractions chromatographiques actifs ont été déterminées par la méthode de
dilution en milieu solide.
Les résultats indiquent que les extraits de feuilles sont riches en polyphénols. D'autre part, les tests antibactériens ont montré
des activités variables selon la souche bactérienne, la partie de la plante et la nature de l’extrait (organique ou aqueux) et/ou la fraction. S.
aureus était l’espèce la plus sensible, puisque sa croissance a été inhibée par tous les extraits avec le diamètre le plus large de 23,7mm et
par la majorité des fractions chromatographiques avec une zone d'inhibition la plus importante de 26,3mm, alors que L. innocua et K.
pneumoniae étaient les plus résistantes.
Les résultats de la CMI et de la CMB des extraits et des fractions chromatographiques actifs ont montré que les extraits aqueux
du chloroforme, aqueux d’hexane et d’acétate d’éthyle des feuilles ont été les plus actifs à l’égard de S. aureus (CMI: 0,2mg/ml;
CMB:0,3 et 0,7mg/ml) et de P. aeruginosa (CMI: ≤0,1mg/ml; CMB: 0,3mg/ml). De leurs part, les fractions F2 d’acétate d’éthyle, F1 et
F2 de l’aqueux d’hexane se sont avérées les plus actives, à l’égard de P. aeruginosa (CMI: ≤0,1mg/ml; CMB: 0,2mg/ml). Les dosages de
phénols totaux, flavonoïdes et tannins, ainsi que les révélations par CCM suggèrent que cette activité antibactérienne est attribuée
principalement à la richesse de cette plante en composés phénoliques. Ces résultats préliminaires pourraient permettre de justifier l’usage
de cette plante dans le traitement de certaines affections d’origine bactérienne et que ses composés phénoliques pourraient être exploités
à des fins thérapeutiques, notamment antibactériennes